Mi-octobre Rob Hopkins, initiateur du Mouvement de la Transition, était à Paris pour la présentation de son nouveau livre « Ils Changent Le Monde » (The Power of Just Doing Stuff).
A l’invitation de Natureparif (l’observatoire de la biodiversité en Ile de France) et en partenariat avec les Éditions du Seuil et du Mouvement de la Transition, une rencontre était organisée sur Paris le 17 octobre.
Quelle aubaine pour notre toute jeune initiative Plaisiroise de rencontrer Rob et de partager cet instant avec les nombreux Transitionneurs venus l’écouter ! La salle était pleine à craquer (près de 250 invités) et les discussions pleines d’entrain se sont poursuivies jusque tard dans la nuit.
Pendant près de 40mn Rob nous a parlé des initiatives de Transition mises en place dans son village de Totnes, en Angleterre et plus largement dans le monde.
Après avoir semé les premières graines de la Transition, il a observé que de petites actions locales et citoyennes se propagent par recopie sur tout un territoire et conduisent à une révolution écologique à plus grande échelle dont même les politiques s’inspirent aujourd’hui.
A travers différentes illustrations d’actions locales comme les jardins comestibles à Londres, les entreprises sociales et solidaires au Brésil, les discussions de « rues en transition », l’installation d’« un verger dans ma ville » à St Quentin en Yvelines, le plan de descente énergétique à Totnes, la monnaie locale à Bristol, les Repair Cafés à Paris, les coopératives d’énergies renouvelables… il nous a expliqué comment il est possible de réagir et agir collectivement face aux dérèglements climatiques, en s’organisant à l’échelle locale pour engager la transition écologique.
Au travers du réseau de la Transition, qui assemble aujourd’hui plus de 50 pays, les idées se propagent (the learning network). De nouvelles initiatives se créent chaque jour et s’inspirent des projets déjà lancés dans les territoires en transition pour relocaliser l’économie. Petit à petit le mouvement prend de l’ampleur, le monde change…
Rob nous a rappelé qu’aujourd’hui près de 80% de notre alimentation provient des supermarchés. Ils sont devenus tellement incontournable que s’ils venaient à ne plus être ravitaillés, nous n’aurions que deux à trois jours de subsistance. (On comprend mieux pourquoi les menaces de blocage des transporteurs routiers sont toujours prises très au sérieux par nos dirigeants). De plus, les produits qui nous sont vendus en supermarchés sont fabriqués en grande partie par une poignée de grands groupes agro-alimentaires mondiaux qui règnent en maître sur notre alimentation. Peu ou pas de place pour les plus petits.
Pour permettre la résilience, il nous faudrait au contraire créer des petits commerces de proximité qui avaient disparu après l’installation de ces grandes surfaces. Pour cela il est nécessaire d’aider les jeunes à se lancer dans la création d’entreprises de transition pour rapprocher les producteurs locaux des consommateurs.
Le forum ouvert est l’un des moyens mis en avant par Rob pour convaincre nos semblables de la nécessité d’investir dans cette économie locale. N’importe quel citoyen peut être un investisseur par le prêt d’argent, mais aussi de matériel, de support, d’aide. Ainsi on trouve aujourd’hui des boulangeries appartenant à leurs employés, des fermes soutenues par des consommateurs qui se partagent les cultures. En Angleterre, 50 à 60% de l’énergie renouvelable est aujourd’hui produite par des sociétés appartenant à des communautés de citoyens.
Petit à petit les politiques s’approprient les idées de Transition issues du mouvement. Tous ces modèles existent, il faut seulement trouver le moyen de les relier et les faire fonctionner ensemble pour créer des territoires résilients.
Nous pouvons décider de notre propre future en participant à cette économie locale, en recréant du lien dans nos communautés, en développant des projets qui conduiront ensuite à la création d’entreprises sociales et solidaire (Social Technology).
Le noyau initiateur de ces liens d’avenir a souvent tendance à s’épuiser avec les années, car une fois les entreprises créées, les groupes thématiques se disloquent. Il faut donc veiller à entretenir, renouveler les liens (par des évènements festifs et rassembleur par exemple), à ramifier les expériences vécues jusque dans les territoires voisins pour que les idées se développent et que de nouvelles initiatives germent.
A l’image de la forêt, un véritable réseau racinaire se crée et connecte les individus et les communes les uns avec les autres pour former un territoire de résilience.
Plaisir en Transition en est le plus bel exemple, épaulé par SQY en Transition et Villages d’Yvelines en Transition, nous avons déjà beaucoup d’exemples de projets à développer à notre tour sur notre commune !
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A très bientôt parmi nous.
La vidéo de son intervention
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