L’IPBES (l’équivalent du Giec sur le sujet de la biodiversité) a rendu un rapport alarmant au printemps de cette année. Il mentionne par exemple que « La nature décline globalement à un rythme sans précédent dans l’histoire humaine – et le taux d’extinction des espèces s’accélère, provoquant dès à présent des effets graves sur les populations humaines du monde entier ». Nous sommes tout simplement en train d’assister à la sixième extinction de masse ! Pour rappel, la 5e, c’était les dinosaures !
Ça peut sembler anecdotique, un peu triste … « mes enfants ne verront jamais un hérisson ou une mésange »… Mais c’est oublier que les humains font eux-mêmes partie de la biodiversité et qu’il y a peu de chances qu’on s’en sorte s’il ne reste que nous sur terre ! Il y a donc urgence !
L’IPBES classait en mai dernier les cinq grandes menaces qui mettent en péril la biodiversité à l’échelle mondiale : artificialisation des sols, surexploitation des ressources, changement climatique, pollutions et espèces exotiques envahissantes.
La bonne nouvelle, c’est que nous pouvons tous agir à notre niveau, car la biodiversité, ce n’est pas que les orangs outangs ou les baleines… cela concerne aussi les abeilles, les cloportes, les vers de terre ou les moineaux, qui sont également fondamentaux dans le cycle de la nature.
Je ne m’étendrai pas sur les actions qui peuvent agir contre le réchauffement climatique et donc par ricochet sur la biodiversité, même si elles sont essentielles. Je veux ici juste donner quelques pistes concrètes pour améliorer la biodiversité dans votre jardin, celle dont vous êtes responsable
J’ai même essayé de les classer, du plus simple au plus difficile à mettre en œuvre…
La règle d’or, c’est qu’il faut essayer de fournir gite et couvert aux petites bébêtes, et comme chacune a des besoins spécifiques, il faut varier les solutions !
- Laisser une parcelle (même petite) en jachère: laisser pousser les herbes, les fleurs. Et pourquoi ne pas y semer des graines de fleurs des champs ?
- Multiplier les biotopes différents dans son jardin : fournir des cavités, un coin abandonné, un fagot de bois, quelques bûches, des pots en terre retournés, un tas de pierres… Chaque bête ayant ses propres besoins, multiplier les biotopes permet d’en contenter plus.
- Changer ses techniques de jardinage: limiter les produits phytosanitaires au maximum, proscrire la bêche, qui décime les vers de terres (vive l’aération à l’aéro-bêche !), arrêter de retourner la terre (qui met à l’air les organismes anaérobie et vice versa) et pailler, pailler, pailler (pailler permet de protéger la terre, limiter l’évaporation, limiter la pousse de végétaux adventices (avant on disait « mauvaises herbes »… mais c’est juste une herbe qui pousse au mauvais endroit, non ?) et enfin de nourrir l’activité microbienne du sol, de fournir un refuge à de nombreux insectes et micro-organismes). La permaculture, ça vous parle ?*
- Fabriquer et utiliser du compost (4 effets kiss cool : éviter de charger sa poubelle de déchets difficiles à brûler et qu’il faut transporter dans des camions, fournir du paillage, nourrir la terre et donner à manger aux organismes décomposeurs)
- Privilégier des fleurs simples (plus riches en nectar que les fleurs doubles, et le nectar c’est la nourriture des insectes pollinisateurs)
- Construire un hôtel à insecte (cela permet de proposer le gite à un certain nombre d’insectes)
- Installer une haie vive et variée (permet de varier la proposition d’abri et de nourriture)
- Installer des plantes grimpantes: sur un arbre vif ou mort, sur le toit d’un cabanon, une façade ou une pergola. Vive le lierre, qui offre abri et nourriture aux différentes espèces !
Ces conseils sont extraits d’un livre très intéressant, que je vous recommande si vous voulez plus de détails (disponible à la bibliothèque du château).
* permaculture : technique d’agriculture inspirée de la nature et dont les 3 principes sont : respect de l’homme, respect de la nature, partage de l’abondance. La littérature abonde sur ce sujet, en livres et sur le net.
** par ex : sureau, aubépine, sorbier des oiseleurs, cornouiller sanguin, buddléia, genêts, rosier rugosa, troène, exallonia, choisyas, laurier sauce…
Camille.