La pollution invisible d’internet

Restitution de l’Atelier collaboratif du 13 décembre 2017.

Introduction

Internet polluerait autant que le trafic aérien ! C’est la conclusion étonnante d’une étude menée par la Global e-Sustainability Initiative (GeSI). L’ensemble des services Internet représenterait 2% des rejets de CO2 mondiaux.

Selon Greenpeace, si Internet était un pays il serait le 6ème plus pollueur au monde.

Alors… en attendant que les états se mobilisent pour soutenir les entreprises (GAFAM et autres) dans la mise en place d’énergies vertes, comment, à notre niveau, pouvons-nous rendre notre consommation d’internet plus responsable ?

Objectif

L’objectif de cet atelier est la prise de conscience des participants sur la pollution générée par les NTIC (Nouvelles Technologies de l’Information et de Communication) et, dans un second temps, l’identification d’écogestes à la portée de chacun.

Nous avons volontairement écarté les questions d’éthique et de santé.

Déroulé de l’atelier

1. Co-définition de 4 axes de réflexion :

  • Les objets connectés (Box, TV/médias, appareils mobiles et/connectés : téléphones, ordinateurs, tablettes, etc.)
  • Les e-mails
  • Les moteurs de recherche
  • Le Cloud/Drive (partage et sauvegarde de documents)

2. Diffusion du film « Internet : une pollution virtuelle ? » (Mars 2017 – France 24)

3. Travail en petits groupes sur l’identification des écogestes pour les 4 axes de réflexion.

4. Restitution et partage des écogestes avec tous les participants

Un foisonnement d’écogestes identifiés en séance !

Atelier pollution numérique

Les objets connectés

Éteindre sa box et son ordinateur la nuit et lors d’absence prolongée

Allumés 24 heures sur 24, un box ADSL et le boîtier TV associé consomment de 150 à 300 kWh par an, soit la consommation électrique annuelle de 5 à 10 ordinateurs portables 15 pouces utilisés 8 h par jour ! En éteignant sa box le soir, on peut facilement économiser 65 à 130 kWh, soit 8 à 16 euros et 650 à 1 300 litres d’eau.

Privilégier la TNT plutôt que la vidéo en ligne/streaming

Regarder une émission en streaming HD via sa box ADSL émet autant de gaz à effet de serre que de fabriquer, transporter et lire un DVD ! Alors, préférez un bon livre, une soirée avec des amis, un DVD, la radio ou toute autre activité. A défaut, préférez la TNT.

Se poser les bonnes questions

A-t-on besoin de X appareils par personne/foyer ? Allonger la durée d’utilisation de nos appareils avant de songer à les remplacer ?

La fabrication des équipements des internautes et des objets connectés concentre le plus d’impacts environnementaux. En 2020, il y aura 4 appareils connectés par habitant sur la planète.

Mettre son téléphone en mode avion

Privilégier l’achat d’un « Fair Phone »

Smartphone dont la conception et la production ont été pensées pour intégrer des contraintes environnementales et de commerce équitable.

Les emails

Faire le ménage régulièrement dans sa/ses boîte(s) e-mail

Se désabonner des newsletters (cf. Cleanfox, unroll.me)

Limiter les destinataires en copie des e-mails

Limiter la taille des pièces jointes (compresser/zipper), utiliser une clé usb

Utiliser une boîte e-mail éco-responsable (Lilo, Ecomail, Newmanity…)

Utiliser une boîte e-mail qui permet de travailler hors connexion (Outlook, Thunderbird…)

Envoyer un e-mail avec une pièce jointe de 1MO à 10 destinataires équivaut à effectuer 500m en voiture.
Un e-mail = entre 0,3g et 4g de CO2 et, jusqu’à 50g avec de grosses pièces jointes et de multiples destinataires.

En France, chaque salarié, dans une entreprise de 100 personnes, reçoit en moyenne 58 courriels par jour et en envoie 33. A raison d’une taille moyenne d’1 Mo — chiffre de base des calculs, probablement excessif — l’Ademe a calculé que ces envois d’e-mails dans le cadre professionnel génèrent chaque année des émissions de gaz à effet de serre effarantes : pas moins de 13,6 tonnes équivalent CO2 à l’échelle de l’entreprise de 100 personnes — soit environ 13 allers-retours Paris-New York — ou encore 136 kg équivalent CO2 par salarié.

Les moteurs de recherche

Utiliser des mots clés précis ou taper l’url précise dans la barre de recherche

Utiliser directement les liens des sites

Installer une extension de moteur de recherche éco-responsables (Ecosia, Lilo…)

Enregistrer les sites les plus fréquemment visités dans les favoris

Une requête Google équivaut à allumer une ampoule de 13W pendant 2h.

L’ensemble des recherches effectuées sur Google représentent 7 tonnes de CO2 par jour, soit autant que 7 ans de chauffage d’un 3 pièces parisien.

Le Cloud/Drive

Faire du ménage régulièrement, supprimer les documents/photos/vidéos obsolètes.

Arrêter le transfert automatique de nos documents vers les espaces de stockage et le gérer manuellement

Stocker ses documents sur un disque dur externe

Le stockage en ligne de ses e-mails, photos, vidéos, musiques, et autres documents impose des allers-retours incessants entre le terminal de l’utilisateur et les serveurs. Or, transporter une donnée sur l’internet consomme 2 fois plus d’énergie que de la stocker pendant 1 an. Il faut donc favoriser au maximum le stockage et l’usage local de ses données.

Un grand merci à tous les participants de cet atelier pour leur investissement !
Le comité de pilotage de Plaisir en Transition

Sources :
https://e-rse.net/empreinte-carbone-internet-green-it-infographie-12352/
https://www.begeek.fr/internet-coupable-de-polluer-autant-que-les-avions-181877
https://www.greenit.fr/2015/06/04/comment-reduire-l-empreinte-environnementale-du-web/
http://www.zebulon.fr/actualites/14972-selon-la-global-e-sustainability-initiative-internet-pollue-autant-que-les-avions.html