François Gemenne est un membre du Giec, c’est aussi un enseignant universitaire spécialiste des flux migratoires. Cette conférence porte les messages du Giec pour lutter contre le réchauffement climatique. Elle s’est tenue le 02/10/24 à Elancourt.
Par sa vision réaliste et lucide de la situation écologique actuelle, il aborde cette conférence avec sincérité et force. Nous lui devons un immense merci pour nous remotiver face à ce défi. Il a dans un premier temps évoqué les enjeux auxquels nous sommes confrontés, ce qui nous attend. Puis dans une deuxième partie il nous a fait part des freins actuels pour atteindre la neutralité carbone en 2050. Il rappelle également les meilleurs pistes d’action pour réduire les gaz à effet de serre.
Où en sommes nous du réchauffement climatique
« Face au réchauffement climatique, nous n’avons pas plusieurs choix. La transition écologique se dessine comme notre seul espoir ».
Depuis les années 2000 nous collectionnons les records de chaleur en toutes saisons. les températures de 2023 sont plus élevées que celles de 2022 et celles de 2024 seront plus importantes que celles de 2023.
En matière de réchauffement climatique, il existe un effet retard sur ce que nous percevons. Les dégâts observés aujourd’hui sont le produit d’hier. L’augmentation de la courbe des gaz à effet de serre s’intensifie depuis la révolution industrielle. Les 30 glorieuses ont un impact important sur les conséquences environnementales d’aujourd’hui.
L’augmentation des températures dans l’air a des conséquences importantes sur l’organisme humain. On le voit bien, les personnes fragiles sont moins résistantes aux fortes chaleurs. Dans l’avenir notre organisme s’adaptera difficilement à l’augmentation des températures. Lorsque la température du corps atteint 38°, on peut prendre un médicament et continuer sa journée de travail. Lorsque le corps atteint 39° c’est difficile de travailler et si le corps atteint 40 et 41° il n’est plus question de travailler, les soins sont indispensables.
Ce n’est pas une crise (car la crise passe et la normalité reprend ensuite) ici nous avons affaire à un problème structurel. Les températures ne redescendront pas. Le terme de crise est inadapté à la situation, car c’est un changement définitif. Ces températures élevées auront un impact sur la société et sur les hommes.
Si nous atteignons la neutralité carbone en 2050 sur toute la planète, nous pouvons avoir une stabilité des Gaz à effet de serre vers l’an 3000. Les records de température vont transformer notre quotidien. Nous allons vivre une transformation profonde et durable des conditions de vie sur terre.
En matière de réchauffement climatique plus on attend pour agir moins on a le choix. La transition écologique doit faire consensus. Il est indispensable de faire évoluer la transition écologique et de déclencher l’envie de passer à l’action. Se contenter de l’acceptabilité est insuffisant, nous devons passer à la DÉSIRABILITÉ de cette transition. Pour déclencher l’action écologique, il est nécessaire qu’elle nous apporte un bénéfice, la transition doit devenir désirable.
Le problème c’est l’accumulation des gaz à effet de serre, c’est un problème graduel. TOUS NOS GESTES D’ÉCOLOGIE COMPTENT, chaque dixième de dioxyde de carbone d’économisé va faire une énorme différence. Toutes nos actions, les innovations, vont avoir un impact. A l’instar de vélib, les bons modèles peuvent aussi s’exporter. Le résultat de nos efforts n’est pas visible tout de suite. Comme les températures ne baisseront pas, les détracteurs diront l’inverse, à quoi ça sert !
Passer à l’action collectivement
La deuxième partie, sur les actions à mener collectivement relèvent des politiques menées. Mon objectif est de relater le plus fidèlement possible les propos tenus par son auteur.
Pour que l’action écologique émerge positivement pour la population, il est nécessaire qu’elle rencontre nos intérêts, un bénéfice quelconque. Faire de l’écologie, dépenser ou investir doit répondre à nos intérêts, nos bénéfices ou nos produits.
En matière de définition d’objectif, nous savons ce que nous ne voulons pas, il nous reste à définir ce que nous voulons collectivement. La division des idées est un frein, la divergence nous fait perdre du temps. Nous devons construire un projet, rassembleur, désirable. La présenter comme un mieux pour nous, ne pas la présenter comme une contrainte, avec laquelle nous en ferons le moins possible ou repousser l’échéance.
Pour définir une trajectoire nous devons faire face aux dilutions des responsabilités, les dirigeants reprennent rarement les objectifs précédents. La motivation n’est pas toujours au rendez-vous, les objectifs sont définis avec des échéances trop lointaines. Nous manquons de balises intermédiaires qui nous permettraient d’atteindre la neutralité carbone en 2050. La mise en place d’un pallier intermédiaire est indispensable.
Comme la rénovation énergétique, qui est chère, donne pas très envie de s’y mettre. Il faut trouver les ressources. Une autre idée serait de faire évoluer les droits de succession pour la transmission de biens décarbonés. Il est nécessaire de vivre la transition comme un investissement et non un coût.
La transformation de la mobilité urbaine est essentielle, le vélo devient un moyen en plein essor. C’est un excellent moyen de transport qui permet de faire de l’exercice physique.
Faire baisser le coût de l’électricité par une production d’électricité renouvelable, est une piste indispensable.
La continuité des lignes écologiques définies par un groupe politique est souvent remise en cause à chaque élection.
Pour conclure, il reste à inventer la désirabilité de la transition, elle doit offrir des intérêts. Nous devons avancer sur tous les sujets en même temps, et faire le maximum avant 2030.
Investir sur des projets naturels de reforestation, la jachère apporterait un effet bénéfique.
Les grands projets de captation de CO2 restent un mythe.





